Les enfants, la nostalgie et l’avenir

Cet article a été écrit par Ian Sénéchal, joueur du Rover de Sainte-Marie ainsi qu’entraîneur pour le Torrent de Beauce-Nord

Crédit : Page Facebook de l’association de baseball mineur de Beauce-Nord

Il y a 5 ans, nous recherchions une activité sportive d’été pour notre fils le plus vieux, Isaac. Nous avions essayé le soccer l’été d’avant et ce ne fût pas un grand succès. Il gardait toujours une distance avec le ballon et ne semblait pas aimer outre-mesure ce sport. Nous avons donc exploré quelque chose de différent, le baseball.

Nostalgie

Âgé de 4 ans, presque 5, notre fils a accepté d’essayer le baseball en gymnase avec les Draveurs à Sainte-Marie (le Torrent n’existait pas encore). Honnêtement, j’ai joué au baseball toute ma jeunesse. J’étais marqueur dès l’âge de 11 ans, arbitre à 12 ans et entraîneur à 14 ans. À 16 ou 17 ans, j’étais coordonnateur des activités baseball pour l’association locale de Cabano, dans le Bas-St-Laurent. Alors que j’étais d’âge Midget et Junior, j’ai évolué dans la ligue Senior BB là-bas. J’étais un pur passionné dans un village qui raffole de baseball. Je me rappelle avoir affronté Pat Plante à l’époque alors qu’il n’avait que 27 ou 28 ans et qu’il évoluait pour La Pocatière. Vous aurez la chance de le voir cet été, il est dominant, même dans la quarantaine. Je vous laisse imaginer comment il était intimidant dans sa jeune vingtaine.

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Je raconte souvent qu’une des jobs étudiantes les plus drôles que j’ai eu était lorsque je me promenais dans une voiture sur laquelle on avait attaché un mégaphone. J’annonçais l’heure de la partie locale de la soirée pour attirer les gens au terrain. On passait dans chacune des rues du village. Honnêtement, ce village était très spécial, je m’en rends compte aujourd’hui. La folie du baseball était et est encore palpable là-bas.

Ensuite, arriva l’université, une blessure au bras et une carrière en actuariat et en finances. J’ai mis le baseball de côté pendant plusieurs années. Je ne le regardais même plus à la télé. Quand les Expos sont partis, comme bien des québécois, j’ai abandonné le sport.

J’avais oublié à quel point j’avais de beaux souvenirs de cette époque. Je suis redevenu nostalgique de cette jeunesse maintenant que j’ai les deux mains dans le baseball presque à l’année. J’ai recommencé à jouer l’an passé et cette année, je travaille avec le reste de l’équipe pour réussir notre déménagement dans la ville de Sainte-Marie. Mon souhait le plus précieux est d’amener l’esprit un peu fou du village de Cabano dans la municipalité de la Beauce. Donner aux gens de la place, la même passion qui a alimenté ma jeunesse.

Le baseball et Isaac, mon fils

Bref, si on revient à il y a 5 ans, mes attentes étaient faibles quand j’ai amené Isaac à son premier camp de baseball à Sainte-Marie. Je ne voulais pas coacher. Dans ma tête, c’était « been there done that ». J’avais suffisamment donné au baseball et la passion n’y était pas.

C’est alors que je me suis rendu compte que mon garçon aimait ça. Cent fois plus que le soccer. C’est un gars réservé. Il n’est pas un grand fan des sports d’équipe. Par contre, il aime les sports individuels, on s’en rend compte aujourd’hui. Il aime encore plus les sports techniques. Nous avons eu du succès pour l’intéresser aux sports avec le judo, le golf, la natation et le baseball. En fait, aujourd’hui, le baseball est le seul sport d’équipe qu’il pratique.

En y pensant bien, la raison est fort simple. C’est que le baseball est un sport individuel qui se pratique dans une équipe. Tu es en compétition avec toi-même tout le temps. Tu dois t’améliorer en pratiquant. Personne n’est bon naturellement au baseball. Tu ne deviens bon qu’avec l’entraînement. C’est ce qui fait sa particularité. Tout à l’air facile. On pense même que nul n’a besoin d’être en forme pour pratiquer ce sport. Frappe une balle, coures 90 pieds, attends que l’autre frappe. Pas là que tu vas dépenser de l’énergie! Et pourtant!

L’école de la vie

La réalité, c’est que le baseball est une école de vie incroyable. Premièrement, votre enfant va apprendre à échouer en pratiquant ce sport. Aux niveaux supérieurs, si tu échoues 7 fois sur 10 au bâton, tu es un excellent joueur. Je n’ai pas réussi l’an passé à franchir cette marque dans mon équipe senior. Je n’ai frappé que pour .298. Cela veut dire qu’un peu moins de 3 fois sur 10 seulement je réussissais à frapper le balle en lieux sûrs. Les 7 autres fois, je rentrais bredouille à l’abri. Retiré sur un roulant facile, un ballon, ou pire, sur élan… Ça s’est frustrant. J’ai échoué plus que je n’ai réussi l’an passé et pourtant, j’ai eu une bonne saison pour un gars qui n’a pas joué depuis près de 15 ans.

Le baseball est aussi un sport qui force votre enfant à rester concentré. Avant chaque balle frappée, il doit savoir ce qu’il va faire s’il attrape un roulant, ou un ballon, ou une flèche. Cela peut dépendre d’où sont les coureurs, quel est le pointage ou combien de retraits y a-t-il dans la manche. Il ajustera son positionnement en fonction du frappeur. Est-il gaucher ou droitier? Frappe-t-il en puissance ou cherche-t-il le contact? Change-t-il son élan à 2 prises?

Certaines mauvaises langues disent que tu ne peux pas te mettre en forme au baseball. Tu ne cours que deux ou trois fois dans la partie et encore. Certes, lorsque vous jouez dans une ligue de balle donnée, peu de joueurs prennent cela au sérieux et ça, c’est quand ils n’ont pas une bière cachée en arrière de leurs pieds sur le terrain même. Mais un joueur qui prend sa partie au sérieux fera plus de 100 squats dans un match pour établir sa position de base (Pourquoi pensez-vous que les joueurs de baseball ont des belles fesses?). Il bougera de 3 à 4 pas sur chaque lancer. Il se déplacera de 10 à 15 pieds minimum sur chacune des balles frappées, même si elle n’est pas frappée à lui. Il doit couvrir un coussin ou un autre coéquipier qui pourrait manquer son jeu. Dans une bonne équipe, sur chaque balle frappée, les neuf joueurs bougent et se déplacent. Rien à voir avec l’immobilisme de la balle donnée!

Le coach

Il y a 5 ans, comme je disais, je n’avais aucune intention de coacher mon fils. J’achetais un passe-temps. J’allais le porter et je m’assoyais dans les estrades. Mon plan n’a duré que deux pratiques. Une balle s’est retrouvée à mes pieds et en voulant m’amuser, je l’ai lancé sur le mur. Pas trop fort, ma vieille blessure se faisait encore sentir. Par contre, je l’ai probablement lancée suffisamment fort pour attirer l’attention de François Lehouiller, l’initiateur et président du Torrent de Beauce-Nord. J’étais cuit, il ne m’a pas lâché. J’ai dit oui, j’ai accepté d’être assistant entraîneur dans cette organisation qui ne comptait même pas 100 joueurs.

Cinq ans plus tard, je suis un entraîneur hyper motivé et le Torrent motive plus de 200 jeunes à persévérer dans le sport. J’ai déjà commencé à planifier mes nouveaux exercices pour cet été. Je crois que je vais entraîner dans l’atome encore cette année. J’étais en charge de l’atome A l’an passé. On a eu une saison incroyable. On a terminé en première place et j’ai vu des garçons se transformer dans l’été, devenir, tranquillement, des hommes. J’ai recommencé à jouer, j’ai pas mal guéri ma vieille blessure, même si mon bras n’est plus ce qu’il était.

J’ai été entraîneur quand j’étais jeune. Mais je n’étais pas un père à l’époque (une chance, mes parents auraient capoté à seulement 14 ans!) Je n’étais qu’un joueur de baseball. Je ne voyais mon utilité qu’à enseigner de bonnes techniques aux enfants. Je ne voyais pas tant que ça que mon rôle était plus grand.

Maintenant, probablement parce que je suis papa, je comprends que les enseignements d’un entraîneur vont plus loin que les seules techniques de base. On doit leur apprendre la vie. Le baseball, de par sa nature, demande un degré élevé de discipline. Tout le monde a un rôle. Tout le monde doit accepter son rôle, comprendre que son rôle est important. On ne doit pas juste, comme entraîneur, dicter quel jeu faire aux enfants. On doit leur apprendre à penser par eux-mêmes, réfléchir, décider eux-mêmes quels jeux effectuer selon les circonstances. C’est un long processus. Mais quand tu vois, après des heures d’efforts, les gars commencer à le faire, naturellement, tu deviens extrêmement fier.

Discipline, résilience, confiance, respect, intelligence, effort, travail, pratique, voilà une partie des aspects de la vie que votre enfant perfectionnera au baseball. Si vous pensez que votre enfant devrait vivre ce genre d’expérience, inscrivez-le avec le Torrent, peu importe son âge. L’organisation a maintenant des calibres différents pour tous joueurs. S’il débute, il saura apprendre rapidement. Essayez-le. Vous n’avez rien à perdre. Ce sport ne fait pas à tout le monde. Il est difficile, mais curieusement, même moi, qui avait joué longtemps au baseball, je n’avais pas réalisé comment ce dernier pouvait être aussi bénéfique pour mon fils.

Mon fils n’est pas un leader né. Il montre l’exemple, il est discipliné, il travaille fort, mais dans une équipe, il parle peu. Cet automne, car oui, on joue maintenant jusqu’au 15 octobre dans la région de Québec pour ceux qui le souhaite, je lui ai donné comme mandat d’être le leader de l’équipe. Parler plus aux autres, aider les plus jeunes, montrer l’exemple. Sérieusement, il m’a complètement épaté. Je ne pensais pas que l’on pouvait apprendre à devenir un leader. Je pensais que c’était une aptitude que l’on avait, ou que l’on n’avait pas. Mon fils, grâce au baseball, m’a prouvé que j’étais dans le champ gauche!

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